Le débat de l’Assemblée générale des Nations Unies sera l’occasion d’aborder des questions d’une extrême urgence ainsi que des sujets souvent négligés.
Les dirigeants mondiaux participant à la 78ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies devraient insister sur l’obligation de rendre des comptes pour les abus liés aux crises mondiales des droits humains, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Plus de 140 dirigeants sont attendus à New York pour l’Assemblée générale de l’ONU, son événement annuel le plus médiatisé, qui se déroulera du 19 au 26 septembre.
Les dirigeants gouvernementaux devraient discuter de plans d’action visant à nourrir les personnes souffrant de faim à travers le monde, réduire les effets dévastateurs du changement climatique, et réformer les infrastructures mondiales dans le domaine de la santé. En outre, les dirigeants devraient insister sur le besoin de justice pour les crimes de guerre commis par la Russie en Ukraine, les atrocités perpétrées par les belligérants au Soudan, l’apartheid pratiqué par Israël à l’encontre des Palestiniens, la persécution sexiste des femmes et des filles par les talibans en Afghanistan, ainsi que les crimes contre l’humanité commis par la Chine au Xinjiang. Les dirigeants mondiaux devraient aussi aborder certaines crises négligées, dont celles subies par Haïti, le Haut-Karabakh et l’archipel des Chagos.
« Le débat général annuel de l’ONU offre aux dirigeants du monde une tribune importante pour aborder les questions les plus urgentes en matière de droits humains dans le monde », a déclaré Louis Charbonneau, directeur du plaidoyer auprès de l’ONU à Human Rights Watch. « Ils devraient profiter de cette occasion en or pour susciter un débat sur les crises mondiales, réclamer justice pour divers graves abus, et attirer l’attention sur des questions qui ne font pas la une des journaux. »
Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a exhorté les 193 pays membres de l’ONU à accorder une plus grande attention aux questions prioritaires pour les pays en développement, notamment le changement climatique et la réalisation des objectifs de l’ONU en matière de développement durable, dont en premier lieu l’éradication de la pauvreté. La réalisation de ces objectifs est cruciale pour les droits à la santé, à l’eau, à l’assainissement, à l’alimentation et à l’éducation, entre autres. Sept ans avant l’échéance de 2030 pour atteindre ces objectifs, ils semblent de plus en plus fragilisés ; ceci reflète en grande partie l’indifférence de nombreux gouvernements à l’égard de ces problèmes. Les gouvernements devraient cesser de considérer les objectifs de développement durable comme facultatifs, mais plutôt les considérer comme obligatoires et vitaux dans le contexte des droits humains, a déclaré Human Rights Watch.
Antonio Guterres présidera des réunions de haut niveau sur le changement climatique et sur le développement, en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies. Les dirigeants de pays devraient être prêts à prendre des engagements concrets pour faire face aux phénomènes météorologiques extrêmes de plus en plus fréquents, et à la pauvreté croissante. Ils devraient également exprimer leur soutien aux efforts visant la quête de justice pour les crimes internationaux graves, notamment par le biais d’un traité qui renforce la protection contre les crimes contre l’humanité.
La source: ONU : Les dirigeants mondiaux devraient porter leur attention sur les crises mondiales
